Petit Tour en Acadie : Paté à la Rapure
Comme certains d’entre vous le savent déjà, je vis a Greenville, petite ville de Caroline du sud. J’ai eu la chance d'y rencontrer des gens d’horizons et de cultures différents. j'adore
faire ce genre de rencontres qui me permettent de voyager sans quitter son petit bout de maison.
J’ai rencontré Isabelle, Jane et Paul il y a de cela quelques années, je les avais entendu parler français sans être capable de deviner d'où ils venaient. Quelle ne fut ma surprise en apprenant
qu’ils étaient Acadiens de Nouvelle Ecosse (province du Canada)
Une petite recherche internet m’a appris que : L’Acadie était une colonie française de la Nouvelle-France fondée en 1604. Ses habitants francophones, les Acadiens, furent déportés entre 1755 et 1762 durant le Grand Dérangement. L’Acadie existe toujours de façon non-officielle. La culture acadienne subsiste ainsi dans plusieurs régions des actuelles provinces canadiennes de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador, au Québec et dans l’état américain du Maine. Les Acadiens établis en Louisiane sont désormais connus comme les Cadiens tandis que les Acadiens du Madawaska sont souvent appelés les Brayons. Les Acadiens non anglicisés parlent le français acadien, le français cadien ou le chiac.
Merci Wikipedia. Pour la suite de l'article c'est ici.
Pour en savoir plus sur la cuisine acadienne c'est ici, Pour en savoir plus sur un poème épique lié directement a l'histoire des
Acadiens, faites un petit tour ici, je suis sure que vous allez être tout aussi touchés que moi par le destin tragique
d'Evangeline et Gabriel.
Samedi dernier, Jane et Paul m’ont invitée a préparer un plat typiquement Acadien: du Paté à la rapure, j'aimerais partager avec vous cette expérience aussi sympathique d'enrichissante.
Voici les ingrédients :
1 poule ( boeuf, poulet, fruits de mer etc... peu importe la viande utilisée )
1 sceau de patates (au moins 2 kilos)
Du beurre (120 g minimum)
2 oignons
Des échalotes
Sel
Poivre au goût
Étapes :
La veille, Paul a préparé un bouillon avec des morceaux de bœuf, un poulet et demi, des oignons découpés finement(ou plus gros selon les goûts), du sel et du poivre. Le tout a cuit dans 30 tasses d’eau (7l d’eau).
Le jour même, on a récupéré les oignons et la viande, que l’on a émiettée. Puis on a mis le bouillon a chauffer a feu doux.
Pour se remettre en contexte imaginez une ile, il y a de cela tres longtemps, quand à la fin d'un hiver très long et très froid, les provisions ont bien diminué et qu’il ne reste plus grand chose dans le cellier mis a part des vieilles patates et de la viande séchée. A l’époque on mettait les patates à tremper pour les « réanimer ».
De nos jours il faut quand même éplucher les pommes de terre et les râper, la râpe étant bien entendue artisanale. Un disque métallique troué de façon concentrique a l’aide d’un clou, afin que la
patate ne soit pas râpée dans le même sens. Le but est d’extraire toute eau de la pomme de t erre en prenant bien soin de noter la quantité. Et ne conserver que la chaire. a ce point on ne
reconait plus la pomme de terre: c est bien sec et très ferme.
et si vous vous demandez si la pomme de terre noircit ou pas? hé ben elle noircit, et c'est pas grave, car cela n'altère pas son goût. par contre il y a des conservateurs chimiques permettant de
la garder toute blanche: dans certaines régions de Nouvelle Ecosse on achète des blocs tout blancs de PDT déjà râpée.
Aujourd’hui une centrifugeuse"juicer" remplace la bonne vieille râpe artisanale. Et j’en était bien contente, car après avoir épluché une montagne de patates, je ne me sentait pas le
courage de les râper.
Au fur et à mesure que l’on jette l’eau extraite des PDT,on n'oublie pas de noter la quantité obtenue, afin de pouvoir la remplacer par le bouillon de viande.
Une fois terminé on commence la préparation : la chaire de patate est mélangée a du beurre, 3 cuillères a soupe d’échalotes salées (il s agit d échalotes émincées et conservées dans
une saumure…c’est excellent) sel poivre et le bouillon (même volume que celui de l eau extraite des PDT)
et la c’est du sport, car il faut bien mélanger avec une cuillère en métal (j’ai bien propose la spatule en bois, mais non il faut une cuillère métallique) et ajouter le bouillon au fur et a
mesure, et la texture de la patate change, et ca fait des « plok plok plok » ….je me suis musclée les bras, croyez moi !
Puis on met a cuire dans un moule carré, en acier inoxydable ; la aussi le moule est de fabrication artisanale. Celui de Paul lui a été offert par son père. (qui l'a fait lui même)
Comme on a fait une grande quantité, on a préparé deux plats, le 2eme dans une cocotte en fonte type « le creuset » c’était une première, car le moule était oval. Il faut savoir que ce
plat croûte en cuisant et que les parties croustillantes sont les plus appréciées notamment les coins, et que comme bien entendu il n’y en a que 4 dans un moule…hé ben les familles de 5 et
plus doivent tirer a la courte paille
Donc on beurre bien le moule, on met un tiers de préparation a la PDT, un tiers de viande cuite et on recouvre de pommes de terre.
Et on met a cuire a 180 C (350F) pendant 3 heures………une première heure sans rien toucher, puis en badigeonnant la surface de beurre toutes les 30 minutes. A doit crouter et gratiner.
Cela ressemble a un hachis Parmentier sauf que la viande est en sandwich entre deux couches de pomme de terre ! et bien sur ça cuit très, très, très, longtemps.
Le plat en fonte a eu un résultat inespéré a un point tel que Paul va narguer ses sœurs avec sa nouvelle technique : va y avoir plus de croute pour tout le monde
Voila donc cette recette originale pour certains et traditionnelle pour d’autres. J’apprécie le temps qui m a été consacré pour apprendre a la faire. La fierté de partager ce plat en famille
transparaissait a toutes les étapes de préparation : merci encore Jane et Paul pour ce repas agréable et tres intéressant. on c'est régalés.
et je vous laisse avec ce livre.....allez savoir pourquoi :)
A tantôt.....